PADIT

Paysage alimentaire et développement d’une interface de transport. Les systèmes alimentaires en Guadeloupe, entre globalisation et territoire.

Responsables scientifiques

Valérie ANGEON
valerie.angeon@inrae.fr
Inrae
Richard RAYMOND
richard.raymond@mnhn.fr
CNRS<

Interview/

 Résumé

Rapport final (à venir)

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Paysage alimentaire et développement d’une interface de transport. Les systèmes alimentaires en Guadeloupe, entre globalisation et territoire

De nombreux travaux se sont intéressés aux liens entre biodiversité et infrastructures de transport en interrogeant ces infrastructures elles-mêmes, leur fonctionnement ou leurs abords immédiats. Concomitamment, la lutte contre l’enclavement apparait comme une nécessité à de nombreux acteurs locaux porteurs de projets de développement. Ainsi, les responsables territoriaux en appellent à l’installation d’interfaces (échangeurs, ports et aéroports, gares…) sur leur territoire. Cet aspect est particulièrement vrai pour les territoires périphériques. A la croisée de ces deux constats, le projet PADIT s’intéresse aux effets indirects du développement d’une infrastructure de transport sur l’ensemble d’un territoire et la part de biodiversité qu’il contient. Le modèle interrogé est le développement de la stratégie de la conteneurisation par la communauté des acteurs portuaires de Guadeloupe (CAPG) et ses conséquences sur les paysages alimentaires de cet archipel.

Pour saisir les effets indirects de la stratégie de la CAPG sur les paysages alimentaires guadeloupéens, le projet PADIT travaille à l’échelle des systèmes alimentaires. Ce choix invite à en interroger les diverses composantes : des systèmes de production (incluant les agroécosystèmes) aux systèmes de consommation en passant par les chaines de transformation et commercialisation en Guadeloupe. En effet, cette interface de transport draine les cultures de rente de l’archipel et les diffusent vers le marché européen et mondial. Réciproquement, la stratégie de la CAPG permet d’irriguer le territoire guadeloupéen de produits alimentaires bruts ou transformés. Ces dynamiques ont probablement une influence sur les systèmes alimentaires de cet archipel et sur ses agroécosystèmes. La Guadeloupe et son port apparaissent ainsi comme un véritable laboratoire grandeur nature pour suivre les effets indirects de modifications d’une interface de transport sur un territoire et comprendre le rôle joué par les opérateurs de ces grandes infrastructures dans la transition écologique locale.

En accord avec la littérature, le projet PADIT considère que le maintien de la petite agriculture familiale est un gage de conservation de l’agrobiodiversité et au-delà de la biodiversité. Notre hypothèse principale est que le développement portuaire contribue à la structuration / déstructuration des systèmes alimentaires guadeloupéens. Trois hypothèses secondaires structurent notre démarche :

  • Le développement portuaire favorise la standardisation du régime alimentaire au détriment des cultures et des arts culinaires dits traditionnels qui valorisent des agro-écosystèmes locaux.
  • Mais un effet rebond apparait et réarme les systèmes alimentaires territoriaux guadeloupéens ce qui limiterait la perte d’agrobiodiversité et réactiverait l’attention portée aux paysages agricoles.
  • Ces dynamiques révèlent les attachements et les valeurs liées aux aliments, aux manières de les produire et aux paysages associés. Celles-ci peuvent alors être intégrées aux concertations qui accompagnent la définition et la mise en œuvre d’actions publiques.

Pour tester ces hypothèses, notre démarche s’articule en trois étapes liées : (i) préciser la demande alimentaire guadeloupéenne présente et passée, (ii) décrire et analyser les systèmes alimentaires guadeloupéens et, enfin, (iii) saisir les valeurs et les imaginaires en jeu dans l’offre alimentaire et analyser la manière dont les dimensions socioculturelles (rapport au territoire et à ses représentations paysagères notamment) sont traduites.