T'ILT

Territoires d’ILT, méandres de lieux de nature métropolitains ?

Responsable scientifique

Emeline BAILLY
emeline.bailly@cstb.fr
Centre scientifique et technique du batiment

Interview/

 Résumé

Rapport final (à venir)

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Territoires d’ILT, méandres de lieux de nature métropolitains ?


Le développement des voies routières, ferroviaires et dans une moindre mesure, fluviales, a favorisé un morcellement des métropoles, créant coupures et césures territoriales, tout en encourageant une urbanisation continue dans leur sillage. Ces infrastructures linéaires de transports (ILT) tendent à déqualifier un linéaire d’espaces non constructibles, sans usages et gérer à minima. Les règles de distanciation le long des voiries, voies ferrées ou fleuves imposent un retrait des constructions et activités, créant une bande d’espaces plus ou moins larges de part et d’autre des ILT. Ces linéaires aux abords des ILT posent des questions urbaines, écologiques, environnementales et climatiques mais aussi individuelles et sociales. Lorsqu’ils sont en limite d’espaces habités, ils génèrent des nuisances qui posent des problèmes en termes de qualité urbaine et paysagère, de bien-être, de biodiversité et connectivités écologiques.

Partant de l’exemple de la requalification exemplaire des linéaires de cheminement de nature le long des cours d’eau, nous proposons d’interroger les abords des ILT, comme de potentielles lisières urbaines, susceptible de créer des lieux de promenades et de ressourcement ouverts sur le paysage, de participer à l’infrastructure des trames vertes et bleues et à la connectivité écologique, de proposer un maillage de liaisons douces entre plusieurs quartiers tout en qualifiant les interfaces avec les espaces habités.

Notre hypothèse est que ces abords ne peuvent être réduits à des bordures qui séparent mais plutôt à considérer comme des territoires intermédiaires entre plusieurs réalités spatiales et idéelles. Ils peuvent constituer un maillage d’espaces publics de nature d’un nouveau genre, de par leurs singularité spatiales, écologiques, sociales et même sensibles par les ambiances qu’ils favorisent et les paysages qu’ils créent. Nous proposons dans cette recherche qui croise l’urbanisme, la psychologie environnementale et l’écologie d’évaluer si les ILT en lisière des espaces habités ou naturels, peuvent devenir des espaces publics (ou lieux communs) de nature (en tant que lieux, liaisons et milieux) favorables à la biodiversité et à la qualité de vie urbaine ?

Elle se structure en cinq tâches sur le territoire de métropole de Nantes :

• Tâche 1 : Analyse bibliographique et retour d’expériences internationales sur les aménagements des abords d’ILT

• Tâche 2 : Analyse des ILT de l’agglomération Nantaise, faisant lisières, susceptibles d’être transformées en lieu commun de nature

• Tâche 3 : Analyse disciplinaire pour comprendre les potentiels de qualification urbaine, écologique et pour la qualité de vie des lieux en lisière d’ILT

• Tâche 4 : Analyse pluridisciplinaire de la séquence de lisière d’ILT étudiée pour évaluer ses qualités et potentiels de lieux communs de nature.

• Tâche 5 : Enseignements scientifiques, valorisation et recommandations opérationnelles

 

Les résultats attendus de cette recherche relèvent de la recherche fondamentale et opérationnelle. Il s’agira d’une part croiser des champs conceptuels issus de l’urbanisme, de la psychologie et de l’écologie pour définir de nouveaux enjeux, voire concepts sur les lieux communs de nature en lisière d'ILT et, d’autre part, de développer une méthode qui permette d’améliorer la qualité urbaine et écologique de ces espaces le plus souvent perçus sans qualité.