COCPITT

Collisions opportunistes et collisions protocolées liées aux Infrastructure de transport terrestre.

Responsables scientifiques

Alain MORAND
alain.morand@cerema.fr
Direction territoriale Est - CEREMA

Interview/

 Résumé

Rapport final (à venir)

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Collisions opportunistes et collisions protocolées liées aux Infrastructure de transport terrestre

Éviter, réduire et compenser le risque de collision entre les véhicules de transport et la faune est devenu un enjeu majeur dans un contexte d’artificialisation accrue des paysages, de fragmentation des milieux naturels et de développement intense du réseaux d’infrastructures et du trafic (CGDD/SoeS, 2016) tant dans les pays industrialisés que ceux en développement (Schmidt & Zumbar, 2008 ; Jones et al., 2015 ; Laurance & Balmford 2013). En effet, plusieurs centaines de milliers, voire des millions d’animaux, toutes espèces confondues, périssent annuellement sur les routes françaises (Glista et al., 2009 ; van der Ree et al., 2015 ; Rytwinski et al., 2016).

Le travail proposé dans ce projet exploratoire s’intègre dans cet objectif. Différentes initiatives et projets ont démarré en France (Cerema : Bretaud, 2013 ; Guinard, 2013 ; UMS PatriNat/MNHN : Billon et al., 2014 et 2015 ; Berlioz, 2018, les deux établissements sur le projet exploratoire COMERCAR) comme à l’international (cf. les nombreux exemples de travaux dans les actes des colloques IENE 2016 et 2018) pour traiter et analyser, selon un protocole standardisé, les données de mortalité routière collectées le long des routes. En France, ces actions se sont déployées, pour l’essentiel, en partenariat avec le réseau des DIR et de quelques départements et/ou régions.

Parallèlement, un grand nombre de données non protocolées ou opportunistes ont été collectée par les réseaux associatifs de naturalistes locaux, saisies, par exemple dans l’outil Visionature (LPO/Faune France) et une première analyse de l’influence des facteurs environnementaux et profils de route et trafic a été tenté en 2018 (CEFE/LPO AuRA : Pérard, 2018).

Des difficultés méthodologiques et techniques demeurent dans tous ces travaux qui reposent sur des principes et méthodes radicalement différents alors qu’ils examinent une même problématique. Ce projet exploratoire porte l’ambition de les unir en établissant un partenariat entre les acteurs de ces deux types d’approche.

L’objectif des travaux proposés dans le cadre de cet appel à projet est d’identifier la complémentarité des données opportunistes (données de bénévoles associatifs) et protocolées (ex. récolte de cadavres par les patrouilleurs DIR/CD) afin de comprendre et prédire les patrons spatiaux de mortalité faunistique sur la route. Il s’agit précisément, sur une aire d’étude déjà identifiée à titre de test, d’exploiter statistiquement ces jeux de données d’origines multiples. Les objectifs à moyen et plus long terme sont de mieux comprendre quels profils de routes et de bermes, associés à des facteurs biologiques (traits des espèces) et environnementaux (habitat, paysage) modulent la mortalité de la faune en vue d’identifier et proposer des solutions locales de réduction de la mortalité et/ou mesures correctrices sur les tronçons les plus accidentogènes. Il s’agira également d’explorer les premières pistes des modalités d’usage des différents types de données « collisions trafic-faune » des échelles locale à régionale voire nationale et permettre à terme d’établir une stratégie adaptée de leur acquisition sur l’ensemble des ILTe.

Ce projet vise à prendre en compte toutes les espèces possibles de vertébrés. Toutefois, en fonction de la taille des individus écrasés, leur dégradation plus ou moins rapide (Santos et al., 2011) et leur identification plus ou moins aisée, leur fréquence/abondance le long des routes (Fahring & Rytwinski, 2009), les oiseaux (grandes espèces dont les rapaces) et quelques espèces de mammifères (hérisson, martre et grands ongulés) seront priorisés dans cette étude.